O vieillesse qui me surprend

Qui transforme en hiver les printemps.

Dernière  période de la vie humaine

Qui succède à la maturité

Souvent caractérisé

Par le ralentissement des activités

En gardant un brin de fierté

Avec parfois des idées vaines.

*

Que Dieu, s'il existe

Fasse que je ne devienne un personnage

Austère, inquiet, triste,

Abîmé par le temps, sans âge

Toujours tourné vers le passé;

Mais un modèle de douceur, de compréhension

Dans ce monde déboussolé

Peuplé d'obsessions.

*

Que ce monde désorienté

Sans repères ni espérances

Je sache rester sensible aux besoins

De ceux qui m'entourent, 

De ceux qui traversent 

Solitude ou souffrance.

Si je lève la tête comme regardant au loin

C'est pour empêcher mes larmes de couler.

*

L'avantage de l'âge,

Si avantage il y a,

C'est: l'héritage

De souvenirs nombreux

Triste ou heureux,

L'obligation d'être sage,

La non-peur du naufrage,

Vice versa.

*

Mais je ne peux; quoique je reste impuissant

Oublier que le monde est menaçant.